Une nouvelle étude du projet européen HELIX, coordonné par l'Institut de santé mondiale de Barcelone (ISGlobal) vient d’apporter de nouvelles preuves scientifiques sur les bienfaits pour la santé d'un urbanisme bien conçu. En se basant sur les données de quatre cohortes différentes, dont la cohorte EDEN, des analyses ont été réalisées pour évaluer l'impact de treize expositions urbaines sur les fonctions cognitives et motrices de près de 5 500 enfants dans sept villes européennes différentes.  

Les chercheurs se sont en particulier intéressés aux facteurs de l'environnement bâti (densité des bâtiments, proximité des transports publics, richesse des équipements, etc.), aux espaces naturels et à la pollution atmosphérique par le dioxyde d'azote (NO2) et les particules fines (PM2,5) pendant la grossesse et jusqu’aux trois ans de l’enfant. Ils ont ensuite évalué les fonctions cognitives (capacités verbales et non verbales) et les fonctions motrices (motricité fine et globale) des enfants lorsqu’ils étaient âgés de quatre à cinq ans.

Ils ont ainsi pu démontrer que l'environnement bâti, les espaces naturels et la pollution atmosphérique étaient associés aux fonctions cognitives et motrices des enfants à l'âge de cinq ans. Plus précisément, une exposition plus élevée à la verdure dans un rayon de 300 mètres du domicile pendant la grossesse était associée à des capacités verbales plus élevées. En revanche, une plus grande connectivité (densité des intersections de rues) et une plus grande diversité de l'utilisation des sols environnant pendant la grossesse étaient associées à des capacités verbales plus faibles. Mais d’autres études seront cependant nécessaires pour confirmer ce dernier résultat.

Quant à la pollution atmosphérique, conformément à des recherches antérieures, une plus forte exposition aux particules fines pendant la grossesse était associée à des scores plus faibles aux tests de motricité fine.

L'étude a également confirmé l'effet médiateur de la pollution atmosphérique sur l'association entre les espaces verts et les aptitudes verbales. En d'autres termes, "les environnements naturels pourraient avoir un effet bénéfique sur le développement cognitif en réduisant les effets néfastes de la pollution atmosphérique", a expliqué Mònica Guxens, coordinatrice de l'étude et directrice de la cohorte INMA (une cohorte espagnole semblable à EDEN)

"Au-delà des espaces verts urbains - dont les avantages pour la santé ont déjà été démontrés par des recherches antérieures - nos résultats suggèrent que d'autres caractéristiques urbaines devraient être prises en compte lors de l'étude des expositions environnementales susceptibles d'affecter la fonction cognitive des enfants", a noté Mme Guxens. "La santé de la population - en particulier des groupes les plus vulnérables, comme les enfants - devrait être à la base de la planification urbaine", a-t-elle conclu.

Pour plus d'information, rendez-vous sur le site de l'ISGlobal